L'appel du 14 février

Publié le par Comité 1905 Draguignan

NOUVELOBS.COM | 18.02.2008 | 16:00
Les commentaires de la presse, samedi 16 février, sur l'appel lancé notamment par François Bayrou, Ségolène Royal et Dominique de Villepin pour une vigilance républicaine.

LA NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE OUEST
Denis Daumin

"En fédérant avant-hier un oecuménique appel à "la vigilance républicaine", Dominique de Villepin rouvre sans sommations des hostilités impossibles à aplanir ni solder. D'aucuns pointeront dans cette façon de monter au parapet, crinière et flamberge au vent, un narcissisme imprudent et peut-être suicidaire. Ecartant le risque d'un revers, récusant le procès que l'on pourrait lui faire, l'ancien Premier ministre oppose au contraire ses valeurs et ses convictions. Vibrantes, elles transcendent les clivages politiques. Voyez ses partenaires cosignataires, Ségolène Royal, François Bayrou, Noël Mamère, mais aussi ces gaullistes historiques, élus de la majorité présidentielle ou ceux du Parti communiste. Ce bouclier bigarré compose le blason de la République réunifiée, celle de la laïcité, des droits fondamentaux et d'un certain souffle historique. Il se dresse contre une dangereuse dérive monarchique. Ce n'est plus seulement un duel, c'est la Fronde."

LE COURRIER PICARD
Françis Lachat

"Assurément, il y a lieu de s'inquiéter de la manière dont le chef de l'État mène sa barque. Adepte de la méthode " Une annonce par jour ", il multiplie les interventions, sur tous les sujets, et chaque fois lance des idées, dont on ne sait pas toujours d'où elles viennent, ni, surtout, où elles mènent. (...) En jouant allègrement de la provocation, il a laissé entendre que la seule démocratie qu'il comprenait, c'est celle où il avait, lui, raison. On peut comprendre, dès lors, qu'une partie de la population s'interroge, et lui retire une partie de sa confiance. Pour autant, fallait-il qu'un ensemble d'hommes et de femmes politiques, et non des moindres, ne s'unissent pour lancer cet appel pour une vigilance républicaine? Une initiative peut-être tout à fait justifiée, mais qui, par son côté spectaculaire, risque d'apparaître comme une manoeuvre du genre "Tout sauf Sarko". Auquel cas ce dernier apparaîtrait comme une victime, et se referait, vraisemblablement, une santé."

LE PROGRES
Francis Brochet

"Les grands mots sont sortis: lynchage, terrorisme, complot... Les sarkozystes dénoncent ainsi, avec François Fillon, "une chasse au Président". Et qui sont les sonneurs d'hallali chassant le Sarkozy ? Une meute inattendue, composée de Bayrou, Royal et Villepin. Un trio d'infortune, ne partageant que la haine du gibier. On les jugera cruels, ils ne sont que rancuniers, tous ayant éprouvé dans leur chair la cruauté du Président: Royal explosée en rase campagne, Bayrou méthodiquement détroussé, Villepin promis au crochet de boucher... Et nous, nous suivons ces étripages avec une sorte de plaisir coupable, effarés de la dureté des échanges, admiratifs de la qualité des combattants, amusés comme à Guignol, cependant inquiets des conséquences pour le pays et pour nous. Il y a chasse, il y aura contre-chasse - et ne jouons pas les indignés: c'est ainsi depuis Caïn et Abel."

LA CHARENTE LIBRE
Dominique Garraud

"François Fillon superstar? Qui l'eut cru (...) les élus de la majorité ont trouvé leur sauveur. Désormais, ce n'est plus Sarkozy le maudit qu'ils veulent pour leur campagne municipale, c'est François Fillon. (...) Fillon c'est du tout bon. Après avoir mangé son pain noir sans jamais se plaindre, Fillon semble apprécier sa nouvelle visibilité de chef de la majorité enfin reconnu et très demandé. L'homme a de la bouteille politique et du savoir-faire. Mais il ne peut pour autant ignorer les dangers de monter en première ligne, la fleur au fusil. (...) doit-il monter en première ligne pour fustiger un appel "pour une vigilance républicaine" signé, entre autres par Ségolène Royal et Dominique de Villepin qui, sans citer Sarkozy, s'inquiètent des embardées de ce dernier sur l'importance du "fait religieux" dans notre société constitutionnellement fondée sur la laïcité. Ces derniers jours François Fillon a semblé être obnubilé par la défense de la Sarkozie en désarroi."

Publié dans Politique et société

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