Tollé à gauche contre la "confusion entre le religieux et le politique

Publié le par Comité 1905 Draguignan

Le discours de Nicolas Sarkozy suscite de vives critiques à gauche, qui accuse le chef de l'Etat de "méconnaissance". "M. Sarkozy laisse penser que la laïcité a été fermée, sectaire et qu'elle a commis une erreur de combattre les religions. C'est une vieille rengaine de la droite la plus cléricale", assure François Hollande. Le premier secrétaire du PS met en garde contre cette vision de l'histoire française qui est, à ses yeux, "un jugement faux et grave".

Dominique Voynet est sur la même longueur d'ondes : "C'est un recul considérable et une remise en cause de qui fait de notre ciment républicain. La laïcité, c'est la liberté de culte mais dans la sphère privée, ce qui permet aux valeurs de la République de s'épanouir", estime la sénatrice (Verts) de Seine-Saint-Denis.

Jean-Pierre Chevènement est le plus sévère. "M. Sarkozy s'aventure sur un terrain qu'il connaît mal. Il risque de blesser des consciences auxquelles il devrait prêter, en tant que président de la République, autant d'attention qu'à d'autres. La laïcité, c'est la croyance dans la capacité humaine à définir le bien commun dans l'espace public, en le soustrayant de l'empire des dogmes. Cela n'empêche ni la croyance, ni la transcendance à laquelle on peut croire ou pas", juge le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen.

La proposition de "laïcité positive" faite par M. Sarkozy ne trouve pas plus d'indulgence. "C'est une présomption de direction des consciences utile pour la République. Il s'agit d'une vraie confusion entre le religieux et le politique !", réplique M. Hollande.

Un refus partagé par Patrick Braouezec : "Je m'étonne que le président de la République veuille qu'il y ait plus de croyants. Comme si le spirituel et l'espérance devaient être incarnés dans le religieux", explique le député PCF de Seine-Saint-Denis. Ajoutant : "Réduire l'histoire de France à la chrétienté, c'est un peu court !"

 


 

Sylvia Zappi
LE MONDE | 21.12.07 | 10h29  •  Mis à jour le 21.12.07 | 15h19

Publié dans Politique et société

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P
Raffarin volant au secours de N.Sarkozy, rien d'étonnant.<br /> L'un et l'autre sont apôtres d"une religion de l'Etat pour maintenir une autorité supérieure. Autorité supérieure qui va de paire avec une certaine soumission du citoyen aux dirigeants de cet Etat.<br /> Pour soutenir cet Etat chancelant, "en faillite" comme dirait un premier ministre, à défaut de moyens "matériels", il faut une croyance supérieure qui est vite trouvée. La religion catholique majoritaire en France (plus de 80% de baptisés) peut parfaitement servir cette conception de l'Etat . Bref, le Président de la République, instrumentalise ou fait sienne (ce qui est encore plus grave, dans le cadre de sa fonction de Président de la République laïque), la religion catholique avec l'aide de ses amis Guaino, Guéant, Raffarin ....voilà leur véritable intention .<br /> Cela explique aussi pourquoi N.Sarkozy rappelle à Rome les racines chrétiennes de la France et qu'il accepte avec autant de facilité le titre honoraire de Saint-Jean de Latran.<br /> <br /> Tout ceci est à l'inverse de la conception démocratique et laïque de notre République Française.<br /> <br /> Patrick Boulet
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